Considéré comme cancérigène certain, le radon est un gaz radioactif présent tout autour de nous. Quels risques représente-t-il exactement pour la santé ? Quel lien peut-on établir entre radon et cancer ? Et surtout, comment faire pour réduire les risques de cancers liés à l’exposition prolongée au radon ?
Le radon est le seul gaz radioactif connu. Il provient de la désintégration radioactive de l’Uranium et du Thorium. Après une courte période de quelques jours au maximum, le radon se désintègre lui-même pour donner d’autres descendants, comme le polonium ou encore le plomb, eux aussi hautement radioactifs. Il s’agit d’un radionucléide (élément radioactif) émetteur de particules alpha.
Ces particules de haute énergie parcourent de faibles distances. En effet, une simple feuille de papier suffit à les arrêter. L’épiderme constitue donc un rempart naturel et très efficace. Mais le radon est un gaz, et une fois inhalé, il ira au plus profond des alvéoles pulmonaires, irradiant alors les cellules saines des alvéoles d’échanges gazeux dans les poumons
Une fois inhalé, le radon, dans les poumons, continue de se désintégrer en émettant des particules alpha. Rien ne bloque plus les rayonnements alpha qui interagissent directement avec les cellules des muqueuses. Le danger de la radioactivité provient très justement de l’interaction entre une particule et les protéines contenues dans les cellules. Ces protéines, appelées ADN, sont endommagées par l’irradiation. C’est là, le point de départ du cancer du poumon. Des études récentes montrent aussi une relation entre cancer de la peau et exposition prolongée au radon.
Il a été scientifiquement démontré que le nombre de cancers du poumon chez ceux qui sont exposés longtemps au radon est significativement augmenté chez les fumeurs réguliers. La fumée du tabac possède le même effet sur l’ADN des cellules pulmonaires que les particules irradiantes émises par le radon. L’ADN ainsi fragilisé par le tabagisme est de ce fait beaucoup plus facilement atteint par l’irradiation.
Il est plus que recommandé pour les fumeurs réguliers de porter une attention particulière à leur exposition au radon. Renseignez-vous sur le classement de votre région et de votre commune dans les différentes zones à potentiel radon. (cf. Carte de 2018), pour avoir une vue d’ensemble de la répartition des risques dus au radon sur le territoire français. Demandez à la municipalité quels risques sont présents sur la commune. Vous pouvez également demander à un spécialiste, comme Jean-Noël Antoine, adhérent ERA, et son entreprise Action Radon, d’effectuer un diagnostic de votre lieu de vie.
Mesurer la concentration en radon est la seule manière exacte de connaître son risque au radon. Vous pourrez ensuite plus facilement vous protéger de l’exposition au radon en adaptant votre intérieur, votre système de ventilation… et ainsi réduire le risque de cancer du poumon.